"L'art, je l'aimais plus que tout autre chose au monde. Petit, j'étais déjà attiré par le dessin, la peinture et je rêvais de devenir artiste. Ma mère m'a donné mes premières leçons. Je me souviens de sa main qui tenait la mienne avec le crayon, traçant soigneusement sur le papier la pomme rouge. A l'école, je dessinais beaucoup. Je lisais des contes, des livres sur les artistes et la peinture, je constituais ma petite collection de cartes postales, de livres avec des reproductions de tableaux, différents jouets en bois ornés de dessins traditionnels, de morceaux de vaisselle décorée. Heureusement, dans la région de Nijni-Novgorod, ces objets sont très nombreux."

"Dès le début, j'ai commençé à faire de grands dessins au crayon. Mais mon père me disait que les vrais artistes faisaient des tableaux beaucoup plus grands... Enfant, il en avait vu à la ville où il se rendait fréquemment avec son père, Nijni-Novgorod étant considérée dans ce début du siècle comme le plus grand centre commercial de la Russie et réputée pour sa foire internationale. Korovine, Vroubel, Serov, les grands peintres russes impressionistes et symbolistes, en avaient d'ailleurs préparé les panneaux, puis avaient décoré le pavillon russe lors de l'Exposition Universelle de Paris... Mon père me racontait que les vrais artistes prenaient un seau de peinture qu'ils étalaient sur de grandes surfaces avec un énorme pinceau. Peut-être travaillaient-ils aussi librement. Et j'ai retenu qu'il fallait peindre librement."